Comment est fabriqué un préservatif ?

Comment est fabriqué un préservatif ?

Totalement hermétique et imperméable, le preservatif est le seul moyen de contraception capable de vous protéger des infections sexuellement transmissibles lorsqu’il est correctement utilisé. Pour parvenir à obtenir un taux de fiabilité de presque 100 % contre les grossesses indésirées, la boite de préservatif fait l’objet d’un procédé de fabrication rigoureux, incluant des contrôles de qualité permanents. De la récolte du latex aux tests finaux, découvrez toutes les étapes de la fabrication de préservatif.

La récolte du latex

Aussi appelé condom ou plus familièrement capote, le preservatif était à l’origine fabriqué à partir d’une membrane animale. Il est aujourd’hui majoritairement élaboré à partir de latex naturel, un liquide laiteux issu de l’hévéa. Cet arbre, originaire d’Asie du Sud-est, renferme une sève aux caractéristiques exceptionnelles. Cette dernière se récolte sur des arbres d’une tranche d’âge bien définie, qui eux seuls, peuvent fournir un latex suffisamment concentré. Pour récolter la sève d’hévéa, l’arboriculteur réalise une saignée dans l’écorce de l’arbre afin de libérer le latex qui s’écoule alors dans un récipient. Si chaque incision peut fournir jusqu’à 7 litres de latex en une demie journée, il est nécessaire d’attendre au minimum 4 jours avant de pouvoir à nouveau récolter du latex sur le même arbre.

La préparation du latex

Le latex est une matière aux propriétés antibactériennes naturelles. Son rôle consiste justement à protéger l’arbre contre les parasites, les bactéries et autres maladies. Même après transformation, il conserve ses qualités antiseptiques particulièrement appréciées dans l’univers médical. Après sa récolte, il fait l’objet d’une batterie de tests qui visent à s’assurer de sa concentration et de ses qualités naturelles. Le latex est un liquide blanchâtre et légèrement visqueux dont les propriétés sont proches de celles du lait. C’est pourquoi il est susceptible de cailler et de tourner lorsqu’il se retrouve à l’air libre. Pour éviter qu’il ne s’altère, il est donc mélangé à des agents stabilisateurs, conservateurs et vulcanisants peu de temps après sa récolte. Cette adjonction permet de conserver toutes les propriétés physiques et chimiques du latex avant l’étape du trempage.

Le moulage par trempage

Une fois récolté et préparé, le latex est stocké et maintenu à température dans une cuve avant de servir à la fabrication des préservatifs masculins. Des moules phalliques sont ensuite immergés doucement dans le latex, formant une couche presque invisible sur leur paroi. Ce film de latex subit une première phase de séchage dans un environnement filtré afin d’éviter toute contamination atmosphérique. Une fois sec, le moule est à nouveau trempé et séché afin de renforcer la solidité du film de latex. À la fin de ce processus, l’extrémité de la membrane est enroulée afin de former un léger bourrelet qui constituera la base du préservatif. Bien sûr, il existe différentes tailles de moules afin de proposer des préservatifs de longueur, de largeur et de circonférence variées. De même, cette technique de fabrication a permis de mettre au point des préservatifs texturés, élaborés à partir de moules perlés, rainurés ou encore nervurés.

L’étape de la vulcanisation

Indispensable pour la fabrication de préservatif, la vulcanisation a pour but d’améliorer l’élasticité et la résistance du latex en lui apportant du soufre. Le préservatif, toujours placé sur son moule, est passé au four à une température de 50 à 120 °C. Après la vulcanisation, vient l’étape du rinçage qui permet d’éliminer la majorité des allergènes accumulés durant le procédé de fabrication. À l’aide de jets à haute pression, le preservatif est détaché de son moule avant d’âtre séché puis roulé sur lui-même.

La lubrification

La lubrification est une étape importante pour la fabrication de préservatif puisqu’elle améliore le pouvoir glissant du latex, gage de solidité, de confort et de résistance au moment de son utilisation. Cette étape permet également de faciliter le conditionnement et la mise en place de la protection. Le preservatif est enduit d’un lubrifiant, généralement à base de glycérine ou de silicone, respectueux de l’épiderme et des muqueuses. Non-agressif pour le latex, ce lubrifiant est méticuleusement dosé afin de contribuer à votre confort sans dénaturer vos rapports sexuels. Pour un maximum de confort il existe le preservatif extra lubrifié, pense-y.

Les contrôles et les tests de qualité

Chaque étape de la fabrication de préservatif fait l’objet d’une série de tests et de contrôles qualité rigoureux. Tout d’abord, la qualité du latex est soigneusement contrôlée afin de garantir une élasticité et une résistance optimales. À l’usine, les préservatifs sont soumis à des tests électroniques permettant de détecter les défauts invisibles à l’œil nu, écartant systématiquement les sujets non-conformes. Des tests de résistance sont ensuite effectués pour chaque lot. Pour cela, des échantillons sont prélevés, puis remplis d’une quantité d’eau spécifique. Les éventuelles fuites sont détectées à l’aide de papier buvard. En cas de défaut, l’ensemble du lot est écarté et déclaré impropre à la commercialisation.

Parmi les lots qui réussissent le test de l’imperméabilité, certains sont soumis à l’épreuve du vieillissement artificiel qui a pour but de s’assurer que les préservatifs conservent toutes leurs qualités, même lorsqu’ils atteignent leur date de péremption. Les préservatifs sont cette fois exposés à des températures élevées qui permettent de faire vieillir artificiellement le latex. Seuls les lots ayant réussi ce test sont autorisés à poursuivre le processus de commercialisation. Certains lots sont soumis à un contrôle supplémentaire avec le test dit « du gonflage ». Cette expérience consiste à gonfler un préservatif jusqu’à son point de rupture afin d’en tester son élasticité et sa résistance. Pour réussir cette épreuve, la force de traction du préservatif doit lui permettre de contenir 40 litres d’air avant de rompre.

Le conditionnement et la traçabilité

Les lots ayant passé les tests et les contrôles qualité avec succès passent ensuite à l’étape du conditionnement. Les préservatifs sont alors emballés individuellement dans des sachets hermétiquement fermés par soudage thermique. Afin de garantir une traçabilité sans faille, chaque préservatif possède un numéro de lot qui permet de connaître son parcours avec précision. Le processus de fabrication s’achève par la mise en boîte des préservatifs, conditionnés par 6, par 12 ou encore par 24.

De la récolte du latex à la commercialisation, la fabrication de préservatif répond à des normes très strictes afin de garantir votre sécurité. Elle dépend d’un procédé rigoureux, conçu pour assurer résistance et élasticité aux préservatifs masculins. Qualité des matières premières, tests de résistance et traçabilité, tout est mis en œuvre pour vous offrir une solution efficace contre les maladies sexuellement transmissibles et les grossesses indésirées.


Auteur

Wilfried BORG - CPO (Chief Préservatif Officer)

Co-fondateur de Condomz et créateur de la marque Condomz en 2003, j'achète et je vends des préservatifs et des lubrifiants partout dans le monde.
Incollable sur la norme NF et le procédé de fabrication de la capote, j'ai parcouru la planète pour dénicher les meilleurs usines et les meilleurs modèles.
Fier d'avoir aider à protéger des millions d'Européens et d'Européennes depuis plus de 20 ans

Une question sur le préservatif ou le lubrifiant : wilfried.borg@mblab.fr

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