Dans le livre « Johnny Come Lately : A Short History of the Condom », l’auteure Jeanette Parisot révèle la présence d’un homme portant un préservatif sur les murs de la grotte de Lascaux et qui dateraient d’au moins 15000 ans. Même si le préservatif est utilisé pendant un rapport sexuel, cela ne nous dit pas pourquoi il est utilisé : l’homme peut l’avoir utilisé comme un rituel, comme contraceptif ou comme une protection contre les maladies vénériennes.
Ces 3 explications sont plausibles : les hommes de l’époque avaient sans doute déjà compris le rapport entre l’acte sexuel et la grossesse, ou même les infections urinaires qui peuvent survenir quelques jours après un rapport. Pour l’heure le mystère reste entier !
Il a fallu très longtemps avant que le préservatif ne devienne un objet courant que l’on peut acheter partout et même sur Internet. Avant il fallait le fabriquer soit même de façon artisanale.
Un texte de 1824, l’un des premiers sur le sujet, donne la recette de fabrication d’un préservatif, en pas moins de 12 longues étapes, à partir d’un intestin de mouton « intestina caeca ». Vu le temps qu’il fallait pour le fabriquer, pas étonnant que ces premiers préservatifs étaient réutilisés plusieurs fois ! Extrait (à ne pas reproduire chez soi évidemment, cela peut-être dangereux) :
« Pour commencer, prenez un petit intestin de mouton.
Faites-le tremper dans de l’eau claire pendant plusieurs heures. Retourner-le et mettez-le dans une solution de soude caustique. Changer la solution toutes les 12 heures (1 fois ou 2 suffisent).
Ensuite, sortez l’intestin de la solution et grattez-le soigneusement avec un couteau pour retirer toutes les impuretés sur la surface et enlever le mucus intestinal.
Passez l’intestin nettoyé sous de la vapeur de souffre pendant quelques minutes puis laver-le bien avec de l’eau et du savon.
Dérouler-le, faites-le sécher puis coupez-le sur une longueur de 18 à 20 cm. Terminez en cousant un ruban de soie sur le bord de la partie ouverte.
Voilà, votre préservatif est prêt. Avant de l’utiliser, plonger-le dans de l’eau pour l’assouplir. »
Au 19e et au début du 20e siècle, les préservatifs n’étaient disponibles que sur ordonnance : les médecins les prescrivaient aux maris pour se protéger des maladies transmises par les prostituées. Mais ils ne les prescrivaient pas aux femmes qui auraient pu s’en servir comme contraception. Vous avez dit machisme ?
Découvert lors des fouilles du château de Dudley en Angleterre, des fragments de préservatif en intestin de porc ou de mouton datés de 1642 à 1647. 5 fragments ont été découverts, qui assemblés forment un préservatif. Plus tard, 5 autres préservatifs ont été découverts, enveloppés les uns dans les autres. Ils servaient certainement à se prémunir des maladies vénériennes, très fréquentes à l’époque.
Durant la 1ere guerre mondiale, les préservatifs n’étaient pas distribués aux soldats américains. L’Association Américaine d’Hygiène Sociale pensait que si les soldats n’étaient pas assez vertueux pour rester abstinents, alors ils méritaient les maladies qu’ils attrapaient comme un châtiment. Et la plupart revenaient donc au pays avec une MST qu’ils transmettaient ensuite à d’autres… Vous avez dit hygiène sociale ?
Plus de 80 ans déjà que le premier distributeur à été mis en service par la marque Fromm’s en Allemagne. Le distributeur, appelé Fromms Act était aussi connu pour avoir une copie de Mickey comme logo. Vendre des préservatifs dans des distributeurs à vite posé des problèmes de morale, notamment aux Etats Unis où certains considéraient cela comme une incitation à l’acte sexuel, notamment dans les lycées. Cela fait encore débat aujourd’hui notamment pour ce qui est de mettre des distributeurs de préservatifs dans les collèges en France.
Pour tous ceux au fil des siècles qui ont été obligés d’enfiler des préservatifs en cuir, en soie, en intestins ou en latex, le préservatif invisible ne sera qu’un rêve. Mais pour les générations futures, un gel qui se solidifie avec la chaleur (lors de la pénétration par exemple) pourrait être une sacrée révolution !
L’université de Laval au Québec, en partenariat avec l’Institut Canadien de la Recherche Médicale a mené des essais cliniques sur un gel qui peut protéger les muqueuses lors d’un rapport sexuel. Pour le moment aucune autorisation de mise sur le marché n’a été donnée…